18 octobre 2015

20 octobre 2015

Ce 18 octobre 1915, le temps est brumeux et froid.

A 10h25, l'Etat-Major du 158è R.I. signale un violent bombardement dans la partie de tranchée qu'occupe la 5è compagnie en bordure de la route de Souchez à Angres au point K22, endroit où nous nous trouvons en ce moment.

Les tirs de l'artillerie allemande sont d'une grande précision et très rapprochés à raison d'un coup toutes les 20 secondes.

C'est sur ces hommes que s'abat ce déluge d'acier et de feu.

7 jeunes hommes originaires du Cantal - des Vosges - de la Haute-Loire - de la Savoie - du Rhône et de la Drôme y trouveront une mort atroce.

Jean Août - 20 ans

Marie Léon Morel - 21 ans

François Beroud - 23 ans

Paul Guéry - 28 ans

Etienne Charvoz - 25 ans

Urbain Cressent - 21 ans

Rémy Didier - 32 ans

C'est pour honorer leur mémoire que nous sommes rassemblés, ici, à l'endroit même où ils sont tombés il y a 100 ans, et tout particulièrement au côté de (...) l'arrière-petite fille de Rémy Didier dont le corps n'a jamais pu être identifié et qui repose à jamais sous notre terre sacrée d'Artois.

Alain Chaupin

De profundis

Du plus profond de la tranchée
    Nous élevons les mains vers vous
    Seigneur : Ayez pitié de nous
    Et de notre âme desséchée !

    Car plus encor que notre chair
    Notre âme est lasse et sans courage.
    Sur nous s’est abattu l'orage
    Des eaux, de la flamme et du fer,

Vous nous voyez couverts de boue
    Déchirés, hâves et rendus...
    Mais nos cœurs, les avez-vous vus ?
    Et faut-il, mon Dieu, qu’on l'avoue,

    Nous sommes si privés d’espoir
    La paix est toujours si lointaine
    Que parfois nous savons à peine
    Où se trouve notre devoir.

    Éclairez-nous dans ce marasme
    Réconfortez-nous et chassez
    L’angoisse des cœurs harassés
    Ah ! rendez-nous l’enthousiasme !

    Mais aux morts, qui ont tous été
    Couchés dans la glaise et le sable
    Donnez le repos ineffable,
    Seigneur ! ils l’ont bien mérité.